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Conséquence de la réforme constitutionnelle : crise au PS

Le processus de la réforme constitutionnelle, dont certains éléments ont été présentés ici la semaine dernière, a abouti : la réforme à peine votée a plus ou moins conforté le Président Sarkozy tandis que le Parti socialiste plonge une nouvelle fois dans la crise.

La défaite de Ségolène Royal à l’élection présidentielle n’a pas suffisamment ressoudé le parti pour pouvoir éviter de nouveaux désaccords majeurs au sein de sa direction. Ainsi, le vote de la réforme divise les socialistes en deux camps : celui des réformateurs qui se montrent plus ou moins ouverts à certaines réformes, et les traditionnalistes, ancrés dans l’opposition coûte que côute. Quatre députés sur les dix-sept qui avaient appelé à un compromis sur le texte de Sarkozy, Manuel Valls, Gaëtan Gorce, Jean-Marie Le Guen et Christophe Caresche s’expriment ainsi dans une tribune du Monde : la disqualification du PS «résulte de son incapacité à s’abstraire d’une forme d’antisarkozysme pavlovien qui le conduit à s’opposer systématiquement à tout projet émanant du président.»

(Source: MTI)

(Source: MTI)

Au centre des débats se trouve Jack Lang, député du Pas-de-Calais et figure centrale du parti, qui a annoncé par avance son engagement pour la réforme. Conséquent avec soi-même, il a été le seul socialiste à voter la réforme. Vice-président du comité Balladur chargé par Nicolas Sarkozy de plancher sur la modernisation des institutions de la République, Lang risque maintenant, sinon une exclusion directe, au moins une excommunication. Selon François Hollande, il doit tirer les conséquences de son vote sur le plan moral. D’autres jouent plus sur les cordes des sentiments, ainsi Julien Dray qui considère que Lang « n’a plus sa place dans notre famille ». Jean-Marc Ayrault, patron des députés socialistes, est par contre plus formel : «On a pris acte que Jack Lang s’est mis lui-même en dehors du groupe socialiste. »

Selon l’analyse du Monde, la crise des socialistes est due à une double erreur d’appréciation : premièrement, ils ont cru que leur blocage suffirait à ne pas atteindre une majorité qualifiée de trois cinquièmes, nécessaire dans le cas des propositions de nature constitutionnelle ; et deuxièmement, les socialistes ont voulu voir dans cette réforme la volonté d’inscrire dans la Constitution le renforcement des pouvoirs présidentiels. Cette perception s’est avérée pour l’essentiel erronée. Le président de la République ne gagne aucun pouvoir nouveau, hormis celui de s’exprimer devant le Parlement réuni en Congrès.

Au prochain congrès du parti en novembre à Reims, les membres du parti auront l’occasion de réexaminer leur stratégie d’opposition à Nicolas Sarkozy.

Vocabulaire

défaite (f) – bukás, sikertelenség
conforter – megerősít
couder / ressouder – összeforraszt / újra összeforraszt
ancré,-e – megrekedt
coûte que côute – kerül, amibe kerül
s’abstraire – távol tartja magát
engagement (m) – elköteleződés
plancher sur qqch – felel vmiből
excommunication (f) – kiközösítés
erreur (f) d’appréciation (f) – (helyzet)értékelési hiba
majorité (f) qualifiée – minősített többség

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