Le rapport Leonetti et la révision de la loi sur l’euthanasie

Jean Leonetti, médecin, député-maire d'Antibes, remet mardi à François Fillon le rapport parlementaire d'évaluation de la loi sur la fin de vie de 2005, qui s'oppose une fois de plus à la légalisation de l'euthanasie.

La mission d’évaluation de la loi sur la fin de vie avait été créée après le suicide, le 19 mars, de Mme Sébire, une patiente atteinte d’une tumeur au visage devenue incurable et qui réclamait le droit de mourir. Devant l’émotion suscitée par le combat de cette femme, plusieurs personnalités s’étaient prononcées pour l’instauration d’une « exception d’euthanasie ». Il s’agissait d’accéder, à titre exceptionnel, à la demande d’un malade en situation d’incurabilité si celui-ci réclamait la mort, en conscience.
Après l’avoir examinée « avec beaucoup de sincérité », M. Leonetti a finalement écarté cette hypothèse. Il estime qu’un comité d’experts, s’il était appelé à se prononcer sur les demandes d’euthanasie présentées par des patients, « n’aurait pas la légitimité à se placer au-dessus des lois ».
M. Leonetti a également rejeté l’idée de créer une circonstance atténuante spécifique en cas de crime commis par compassion : il considère que les juges, s’ils sont mieux informés sur le contenu de la loi, sont « d’ores et déjà en mesure d’utiliser les ressources de la procédure pénale pour absoudre ou juger avec mansuétude ».
Par ailleurs, les députés proposent la création d’un Observatoire des pratiques médicales de la fin de vie : jusqu’ici, une seule étude a été réalisée sur la mort à l’hôpital montrant qu’un quart des patients seulement décédaient entourés de leurs proches.

(Sources : Figaro, Le Monde, L’Express)

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